Anthony Delon touché par Ari Boulogne, il revient sur le “fils illégitime” d’Alain Delon

Une histoire d’ombres et de silences : Anthony Delon évoque la disparition d’Ari Boulogne

Ce vendredi 5 janvier, Anthony Delon n’était pas venu sur le plateau de « L’Heure des pros » pour parler de lui. Pourtant, c’est avec une sincérité désarmante qu’il a accepté de revenir sur un épisode douloureux

: la mort tragique d’Ari Boulogne, retrouvé sans vie dans son appartement parisien le 20 mai 2023, à l’âge de 60 ans. Ce décès a ravivé des souvenirs enfouis, des douleurs anciennes, mais aussi un sentiment d’inachevé, comme une page jamais vraiment tournée.

Ari Boulogne, de son vrai nom Christian Aaron Boulogne, était le fils de la chanteuse et mannequin allemande Nico, célèbre pour son passé artistique avec le Velvet Underground et sa beauté glaciale. Depuis toujours, Ari affirmait qu’Alain Delon était son père biologique.

Une affirmation que l’acteur n’a jamais reconnue, et qui a fait l’objet de débats, de doutes, de tests ADN… sans jamais apporter une réponse définitive. Ce flou persistant a accompagné toute la vie d’Ari, nourrissant une forme d’exclusion et d’errance identitaire.

Anthony Delon, lui, garde un souvenir vif mais fragmentaire de cet homme complexe. « On s’était rencontré quand j’avais 17 ans », confie-t-il, visiblement touché. À l’époque, Anthony venait de quitter le domicile familial.

Il vivait chez une jeune femme, dans une liberté presque précaire, au cœur d’un Paris nocturne fait de boîtes de nuit et d’ivresses passagères. C’est dans cet univers instable qu’il croise Ari, un peu plus âgé que lui, un peu plus abîmé aussi. « Il était venu vivre trois jours avec nous, puis il avait disparu », raconte Anthony, comme si cette disparition brève et brutale était le résumé d’une vie entière.

Ils ne se reverront que bien plus tard, une seule fois, au Palace, célèbre lieu de la nuit parisienne. Après cela, plus rien. Le silence, l’éloignement, l’oubli, peut-être.

Pourtant, un lien demeurait. Ari avait été élevé en partie par Édith Boulogne, la propre mère d’Alain Delon, ce qui créait une forme d’appartenance indirecte à la famille. Une parenté ambiguë, non dite, presque fantomatique.

La question de la paternité d’Alain Delon, toujours non reconnue officiellement, reste au cœur de cette tragédie intime. Anthony évoque un test ADN effectué dans les années 80, à une époque où la fiabilité scientifique ne dépassait pas les 70 %.

Le test était alors revenu négatif. Faut-il s’y fier ? Faut-il douter ? Anthony, en tout cas, choisit de ne pas trancher : « Je me prononce pas », dit-il sobrement. Loin de toute polémique, il adopte une posture de recul, de retenue, conscient de la complexité humaine et émotionnelle de ce genre d’affaire.

Ce flou autour de la filiation touche profondément Anthony Delon, qui connaît lui-même les tumultes des liens du sang. Il évoque notamment une situation personnelle similaire : celle d’une fille qu’il n’avait pas reconnue à la naissance, mais qu’il a fini par accueillir et reconnaître plus tard. « Chacun fait selon sa conscience », conclut-il, avec une gravité paisible.

À travers ce témoignage rare, Anthony Delon ne cherche pas à s’ériger en juge. Il n’accuse pas, il ne justifie rien. Il raconte. Il partage une mémoire, fragmentaire mais sincère. Il parle d’un garçon disparu trop tôt, d’un frère de passage, d’un fantôme familier. En rendant hommage à Ari Boulogne, il rend visible une douleur longtemps tue, un destin brisé qui n’a jamais trouvé sa juste place.

Ce récit met aussi en lumière la cruauté du silence, le poids des non-dits familiaux, et la souffrance d’un homme qui a passé sa vie à chercher une reconnaissance qui ne viendrait jamais. Ari Boulogne, photographe de talent mais esprit tourmenté, s’est consumé dans une quête identitaire sans fin, avec pour seul repère cette mère distante et ce père mythique, inaccessible.

Finalement, ce que nous dit Anthony Delon, c’est peut-être que la vérité biologique importe moins que la vérité humaine. Il y a, dans ses mots, une forme de compassion retenue, un hommage discret mais sincère à celui que le monde a souvent considéré comme « l’enfant illégitime ». Une manière, aussi, de réhabiliter une mémoire. De rendre un peu de lumière à une vie restée trop longtemps dans l’ombre.

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