Marina Carrère d’Encausse : une renaissance après l’épreuve, entre douleurs, opérations et résilience
Figure emblématique du paysage audiovisuel français, Marina Carrère d’Encausse est connue pour sa voix posée, son regard clair et sa capacité à vulgariser la médecine avec une bienveillance rare. Mais derrière ce visage familier de la télévision, peu de gens soupçonnaient la lourde épreuve qu’elle a traversée il y a quelques années. Invitée récemment sur le plateau de “Télématin”, Marina a levé le voile sur un épisode douloureux de sa vie : un grave accident, suivi de plusieurs opérations, qui ont mis à l’épreuve sa force mentale autant que physique.
Tout a commencé par une chute, anodine en apparence. « Je suis tombée », a-t-elle confié sobrement. Mais cette chute n’était pas une simple glissade. Elle a entraîné une fracture sérieuse, nécessitant une première intervention chirurgicale. Et comme souvent avec les accidents de ce type, les complications se sont enchaînées. « J’ai été opérée plusieurs fois », a-t-elle révélé sans détour, évoquant la lenteur de la récupération et les douleurs persistantes.
Ce qui aurait pu rester un épisode privé est devenu, à ses yeux, un témoignage utile. Car Marina Carrère d’Encausse n’est pas du genre à se plaindre. Si elle parle aujourd’hui, c’est parce qu’elle souhaite sensibiliser. Sensibiliser au fait que, même quand on est médecin, même quand on connaît parfaitement les mécanismes du corps humain, la douleur, la peur, et la perte de mobilité peuvent être profondément déstabilisantes.
« Quand on est une femme active, qu’on court partout, qu’on est mère, professionnelle, investie, on a du mal à accepter de s’arrêter, de dépendre des autres », explique-t-elle. L’immobilité lui a imposé un ralentissement brutal. Elle, toujours en mouvement, toujours à l’écoute des autres, s’est soudain retrouvée vulnérable. Et cette vulnérabilité, elle a dû l’apprivoiser, l’accepter, l’embrasser.
Les semaines qui ont suivi les opérations ont été rythmées par la rééducation, les douleurs nocturnes, l’impossibilité de se déplacer sans aide. « On se sent inutile », dit-elle avec une sincérité désarmante. Mais c’est aussi dans ces moments-là qu’on découvre la profondeur de ceux qui nous entourent. Marina parle avec émotion de ses proches, qui l’ont soutenue sans relâche, avec douceur et patience.
Plus encore, cette période difficile lui a permis de redécouvrir une chose essentielle : l’écoute de soi. Elle qui passait son temps à écouter les souffrances des autres a dû, pour une fois, écouter les siennes. « J’ai compris que je ne pouvais plus tout faire, tout contrôler. Et ce n’est pas grave. Il faut savoir déléguer, prendre soin de soi. »
Cette leçon de vie, Marina Carrère d’Encausse en parle aujourd’hui avec une paix nouvelle. Elle affirme être revenue plus forte, plus ancrée. « Il y a quelque chose de très puissant dans l’épreuve : soit elle vous casse, soit elle vous transforme. Moi, elle m’a transformée. »
Dans une société où l’image, la performance et la perfection sont valorisées, surtout pour les femmes médiatisées, le choix de parler publiquement de ses failles et de ses cicatrices est un acte de courage. Marina, avec sa dignité tranquille, incarne cette nouvelle génération de femmes publiques qui osent dire : « Oui, j’ai souffert. Oui, j’ai eu peur. Et pourtant, je suis toujours là. »
Aujourd’hui, elle a repris ses activités à la télévision, notamment dans “Le Magazine de la santé”, avec une énergie renouvelée. Mais elle ne court plus comme avant. Elle choisit ses combats, elle s’écoute davantage. Et surtout, elle n’a plus peur de dire quand ça ne va pas.
À travers son témoignage, Marina Carrère d’Encausse nous rappelle que le corps est notre premier allié, mais aussi notre premier avertisseur. Quand il dit “stop”, il faut l’écouter. Ses opérations, ses douleurs, sa lente convalescence, tout cela l’a amenée à revoir ses priorités, à ralentir, à se reconnecter à l’essentiel.
En partageant cette tranche de vie, elle offre une parole libératrice à tous ceux et celles qui, dans l’ombre, traversent des tempêtes physiques et morales. Elle leur tend la main, avec pudeur mais fermeté, pour leur dire : « Vous n’êtes pas seuls. »
Et peut-être que, dans cette épreuve, Marina Carrère d’Encausse a aussi découvert une forme de grâce, celle qui naît quand on accepte ses fragilités. Une leçon de résilience, de douceur, et de vérité, portée par une femme lumineuse qui continue, malgré tout, à soigner – par les mots, par la présence, par la force tranquille de son témoignage.