“On l’a posée comme un chien devant la SPA” : une femme âgée abandonnée à l’entrée d’un Ehpad

Ce lundi 18 novembre, l’indignation a secoué la petite commune de Biot, près d’Antibes, après la découverte d’une femme âgée dans le hall d’un Ehpad.

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L’acte, d’une cruauté inouïe, a été dénoncé avec fureur par la personne en charge de la gestion du personnel de l’établissement, qui s’est exprimée sur les réseaux sociaux avec une question déchirante :

“On l’a posée comme un chien devant la SPA. Mais qui est capable de faire un truc pareil ?” Ces mots, bruts et poignants, ont résonné bien au-delà des murs de l’établissement, révélant une facette sombre et alarmante de notre société.

La scène, d’une tristesse infinie, s’est déroulée en plein jour. Une voiture s’est arrêtée devant l’Ehpad, une personne en est descendue, a déposé cette vieille dame de plus de 70 ans, visiblement désorientée, et a disparu aussi vite qu’elle était apparue.

La victime, incapable de se souvenir de son nom de famille ni de l’identité de son “dépositaire”, était dans un état de confusion totale. “À 15 minutes près, elle aurait passé la nuit sur le parking”, a-t-on précisé, soulignant l’urgence de la situation et la chance inouïe qui a permis à cette femme de ne pas être abandonnée aux rigueurs de la nuit, seule et vulnérable.

On l'a posée comme un chien devant la SPA" : une femme âgée abandonnée à l'entrée  d'un Ehpad - ladepeche.fr

Les aides-soignantes, confrontées à cette situation inimaginable, ont réagi avec professionnalisme et humanité, prenant immédiatement en charge la vieille dame. Elles l’ont orientée vers les urgences du Centre Hospitalier d’Antibes, où son état de santé est depuis resté confidentiel.

Cet événement, d’une violence symbolique rare, dépasse le simple fait divers. Il met en lumière, de manière brutale et sans fard, les failles béantes de la prise en charge des personnes âgées en France, un sujet souvent relégué au second plan des préoccupations politiques et médiatiques.

Pour le cadre de l’établissement, directement confronté à cette réalité glaçante, cette affaire est une illustration criante d’un système à bout de souffle. “La loi grand âge promise par Macron, on l’attend toujours.

Il y a un engrenage qui pousse les libéraux à se désengager, et cela finit par retomber sur des structures comme la nôtre.” Cette déclaration n’est pas seulement un constat, c’est un véritable cri d’alarme.

Elle dénonce l’inertie des pouvoirs publics face à une crise qui s’aggrave, le manque de moyens alloués aux structures d’accueil et de soin, et la pression insoutenable qui pèse sur le personnel soignant, souvent en sous-effectif et confronté à des situations de plus en plus complexes.

L’abandon de cette femme âgée n’est pas un cas isolé, mais le symptôme d’une déliquescence des liens sociaux et familiaux. Dans une société où la vieillesse est trop souvent perçue comme un fardeau, où la précarité et l’isolement frappent de plein fouet les aînés, de tels actes, impensables il y a quelques décennies, deviennent une triste réalité.

Qui est cette femme ? Quelle est son histoire ? Pourquoi a-t-elle été abandonnée de la sorte ? Autant de questions qui restent sans réponse, mais qui soulignent l’urgence d’une réflexion collective sur la manière dont nous traitons nos aînés.

Cet incident doit servir d’électrochoc. Il est impératif de repenser en profondeur notre modèle de prise en charge des personnes âgées, de garantir un financement adéquat des Ehpad, de valoriser les métiers du soin et de l’accompagnement, et surtout, de restaurer la dignité et le respect dus à nos aînés.

La vieillesse n’est pas une maladie, et nos aînés ne sont pas des objets dont on peut se débarrasser. Ils sont le socle de notre histoire, les gardiens de notre mémoire, et méritent une fin de vie digne, entourée de bienveillance et d’humanité.

L’abandon de Biot est une honte collective qui nous rappelle l’urgence d’agir, avant que d’autres “chiens” ne soient “posés” sur le parking d’un Ehpad, dans l’indifférence générale. Il est temps de répondre à ce cri d’alarme par des actes concrets et une solidarité sans faille.

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